Le surentrainement … le piège

En tant que coach, je constate souvent dès le début du plan d’entraînement ou après quelques semaines, que l’athlète débutant voir moins débutant 😉 n’a jamais l’impression d’en faire assez.

C’est compréhensible et démontre une grande volonté d’en découdre, de l’euphorie du nouveau challenge à venir, d’une motivation surboostée, surtout au début voir même, la peur de ne pas y arriver mais quelle que soit la raison, malheureusement, vient toujours ce reflexe « PLUS, PLUS, PLUS, PLUS ».

Qu’est ce que j’observe le plus souvent en début du coaching ?

Après avoir proposé son premier plan et séances personnalisées à mon athlète, j’ai remarqué qu’il va de lui-même augmenter l’ensemble de la charge d’entraînement :

  • PLUS d’intensité (niveau de difficulté des séances),
  • PLUS de volume (durée des séances),
  • PLUS de fréquence (nombre de séances hebdomadaires).

Et surtout le pire …

  • PLUS vite !

Pourquoi l’athlète prend un risque dans cette démarche ?

Au début d’un plan d’entraînement, ce que je recherche pour l’athlète, c’est l’adaptation progressive de son métabolisme à l’effort.

Il s’agit par des séances d’entraînements ciblées de stimuler son métabolisme afin de le permettre de devenir plus résistant et endurant.

C’est souvent un long processus de développement du système cardio-respiratoire, cardio-vasculaire et appareil locomoteur. Tout fonctionne comme un ensemble et l’augmentation de la charge doit se faire progressivement. Pour exemple, le souffle et le coeur s’adaptent plus vite que les muscles et les tendons. Il faut donc laisser le temps aux différents systèmes de se développer sans les surcharger de manière trop violente ».

Il faut comprendre que pour emmagasiner l’entraînement et progresser, il faut intégrer des pauses. Des pauses durant les séances, durant la semaine, durant le mois et durant l’année. Ces pauses, c’est ce que l’on nomme « la récup ». La récupération est la base même d’une bonne progression. Plus la récupération est bonne, plus le métabolisme peut bénéficier des effets de l’entraînement et plus on pourra augmenter les charges d’entraînements par moment.

L’athlète respecte la charge d’entraînement …

Même lors d’une gestion progressive des séances d’entraînements, après plusieurs mois l’accumulation de la charge d’entraînement va obligatoirement se faire sentir. La fatigue physique et/ou psychique (souvent négligée), va s’installer et la récupération deviendra de moins en moins efficace occasionnant souvent une chute de la performance.

L’athlète peut alors entrer dans une période de doutes, de remise en question, d’incompréhension ou de démotivation.

Mon travail consiste à adapter le plan et les séances avec l’athlète afin de lui permettre de bien récupérer et ainsi continuer sur le chemin vers son objectif.

L’athlète augmente la charge d’entraînement …

Dès le début, lorsque l’athlète ne respecte pas la progressivité de mon plan de travail, malheureusement, il est souvent plus difficile (voir impossible) par la suite de rattraper et corriger les lacunes d’un métabolisme mal adapté et déséquilibré. De plus, cette accumulation de surcharge engendre énormément de fatigue et le corps se trouve dans une incapacité de récupérer sans un arrêt complet plus ou moins long.

Avant de courir, il faut apprendre à marcher !

Une anecdote… un jour mon athlète m’écrit un email de plusieurs pages du type « Au secours, je panique » concernant ses doutes, ses mauvaises sensations du moment, sa perception de l’effort, son impression de régresser malgré un entraînement « presque » suivi à la lettre. Mais surtout, la crainte de ne pouvoir relever son challenge IRONMAN 70.3 dans quelques mois devenait oppressante.

Ma réponse fut limpide « Ben…repose-toi et surtout arrête de faire plus de ce que je te propose ! » 😛 Il s’attendait à une montagne d’explications techniques mais non, les bases étaient là, il suivait « presque » correctement son programme mais ne cessait d’augmenter les durées et le nombre de séances prévues. Nous avons simplement adapté son plan pendant quelques semaines afin de laisser une place plus importante à la récupération. Sa fatigue a diminuée, son moral est remonté, nous avons pu remettre du volume et quelques mois plus tard, il a brillamment atteint la ligne d’arrivée avec le sourire.

Chi va piano, va sano e va lontano

En tant que coach, je dis toujours …

« Je suis responsable du processus et toi, tu es responsable des résultats 😉 ».

De manière générale, je remarque que ma tâche principale à chaque début de coaching consiste plus à devoir « tirer le frein à main » et « déprogrammer » l’athlète des mauvais réflexes avant de pouvoir réellement s’enclencher dans un travail progressif et de qualité.

Ce qui permet d’optimiser l’entraînement, c’est toujours la qualité du partage, de l’écoute et de la relation entre le coach et son athlète. C’est ce qui nous permet au final d’atteindre ensuite les objectifs dans les meilleures dispositions et surtout pour le meilleur de l’athlète.

Les conséquences du surentraînement

  • Régression
  • Incapacité d’atteindre les objectifs
  • Renoncement total à l’objectif final malgré des mois d’entraînements
  • La blessure passagère voir irréversible (musculaire et articulaire)
  • Blessures anciennes qui n’arrivent pas à guérir
  • Épuisement
  • Maux (de dos, de tête, etc)
  • Perte de concentration
  • Démotivation et découragement totale
  • Et pire encore, burnout du sportif

Par Pascal Oberson
Accompagnement & Coaching sportif

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